LES JETONS


Généralités


Le terme "jeton" regroupe aujourd'hui des objets utilisés pour des pratiques très différentes. Du jeton de caddie au jeton de Casino, du jeton de téléphone au jeton  touristique, du jeton de présence au jeton de jeu, le mot, à lui seul,  montre la variété à laquelle il est associé.

 

Qu'en était-il au tout début ?

 

Revenons un peu à l'antiquité. Pour faire ses comptes à Rome, la pratique des chiffres romains, n'est guère aisée. De plus, le zéro, si utile, n'existe pas. On calcule à Rome sans support écrit.

Les Romains se servent de disques en os ou de cailloux (calculus = origine du mot calcul) placés sur une table à compter ou abaque.

Les chiffres romains (sans zéro) seront toujours la norme au XVIe siècle.

Petit à petit, à partir du XVe siècle, les jetons apparaissent. On les appelle "gettoires" ou " gectoire" ou "jetton".

Ils remplacent les cailloux.

Placés (jetés) sur une table à compter (le comptoir) sur laquelle étaient dessinées des lignes horizontales et verticales, on pouvait comme avec les bouliers en Asie, réaliser toute sorte de calcul.

La diffusion des jetons, en cuivre au tout début, pouvait commencer. 

La frappe est encadrée, il est nécessaire d'avoir une autorisation.

A la fin de la guerre de Cent Ans, les jetons jadis fabriqués à Paris, prennent la route de Tournai jusqu'en 1521, puis le chemin de la ville de Nuremberg en Allemagne qui produira des quantités impressionnantes de ces jetons (parfois assez frustes, il est vrai) pour l'Europe occidentale.

 

La demande s'accroit, les besoins commerciaux en sont la cause et chacun, peu à peu, veut avoir son jeton personnalisé. Ce sera l'occasion au XVIe siècle, pour les graveurs, de s'en donner à cœur joie, pour notre plus grand plaisir aujourd'hui.

 

Les chiffres arabes ont fait, au XVIe siècle, leur apparition. Une nouvelle façon de compter, avec le zéro cette fois-ci, se généralise. Pourtant, l'utilisation de jetons pour le calcul, se poursuivra au moins jusqu'au XVIIe siècle.

 

Le jeton aurait pu disparaître mais, très vite, on lui trouva d'autres fonctions.

 

Les jetons de la fin du XVIe au XVIIIe siècles.

 

L'habitude de personnaliser les jetons font évoluer la fonction même du jeton, tout comme l'utilisation d'un autre métal, précieux celui-là, l'argent.

Le jeton devient une médaille permettant de commémorer les hauts faits des Princes, tout autant que les événements de la vie des nobles et des bourgeois. Dès lors, la gravure s'améliore. Les artistes s'en mêlent et produisent de petits chefs-d’œuvre. Les allégories empruntées à l'Antiquité et l'art du portrait sont d'une très grande qualité et le jeton est à son apogée artistique aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Le jeton est désormais offert en cadeau mais aussi utilisé en jeton de présence (voir les jetons des États d'Artois, par exemple).

 

Au XIXe siècle

 

Le jeton devient exclusivement un objet de commémoration ou un jeton de présence. Sa qualité artistique ne faiblit pas mais il est de plus en plus produit par des entreprises (assurances, banques, ...) ou des corporations (notaires, ...).

Il n'est plus aisé de différencier le jeton de la médaille (les graveurs sont les mêmes) tant les sujets sont identiques.

 


Nous nous cantonnerons, ci-dessous, à vous montrer quelques jetons.

Un classement serait une tâche lourde tant les sujets sont divers.


Il est probable que, quel que soit votre thème de collection, il se trouve un jeton ou une série de jetons, pour l'illustrer.

Ne gâcher pas votre plaisir.

Il est évident que ceux qui collectionnent les monnaies royales ou les monnaies régionales, trouveront de quoi s'amuser. De même les non-numismates se laisseront tenter si leur thème de collection se porte sur : la Banque, les Assurances, la Marine, les Métiers, les Monuments, ...

De petites œuvres d'art à des prix très abordables.

 


LES JETONS DE TOURNAI


Le premier jeton est pour le Hainaut, fin XVIe.


JETONS DIVERS DU XVIe

dans l'ordre : Charles Quint, Ann de Croy, ville d'Anchin, Dordrecht, François d'Alençon, "la Pucelle",  M de Nassau, Philippe IV, Utrecht.



LES JETONS RÉGIONAUX


Dunkerque


Arras


Lille, Flandres, Hainaut

Méreau de l'église St Etienne de Lille (tête de mort, 3 et 4),  2 jetons de Philippe IV, Siège de Lille (5 sols, dix sols et vingt sols), Louis XV: Cambray, Louis XV: chancellerie de Flandres, Louis XVI: comté de Flandre Wallonne.


LES ROIS DE FRANCE

 

Henri IV pour Amiens 1598, Louis XIII (et Richelieu), Louis XIV (dont un avec sa mère Anne d'Autriche au revers et un jeton pour Marie Thérèse d'Autriche son épouse), Louis XV ( dont un avec Philippe Duc d'Orléans à l'avers et Louis XV enfant au revers) et Louis XVI


par Christian Doué avec l'aide de Thierry De Craeker et Bastien Mikolajczak


Le CND remercie la municipalité 

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